La poesia di Biagio Cepollaro

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traduzioni in francese 2

 

 

Frammento da Dopo tre anni

(Versi nuovi) di Biagio Cepollaro
 
Après trois ans
pour que les mots ne soient pas encore
que des mots
pour que le temps concédé chaque jour
ne soit  pas encore
que du temps
où ne soit pas moindre
l'ouvrage et pour que change vraiment
aussi la façon et l'envie
de le  dire
pour que du réveil aux premiers annonces
du sommeil une seule soit
l'aptitude naturelle
 
je le disais à giulia juste hier
chez le chinois
que cette année s'est deroulée vite et légère
comme j'aurais envie
que soit, précisement, mourir
traversée
vers un état d'une autre légèreté
cette année possède quelque chose de céleste
en fait
il s'agit au fait
encore une fois
de l'aptitude à aimer
(et  à oublier)


il n'y avait  plus rien
à porter vraiment
devant le seuil
comme témoin de ce quelque chose qu'il y avait eu
ou de ce que l'ont dit souvent avoir fait
et construit pour ne pas avoir franchi le seuil
vainement
le piège réside dans le vouloir dire ce
que traverser veut dire
(quelle est la chose qui se traverse et quelle est  celle qui ne le fait pas
même si tout, mais vraiment tout traverse
quand la question serait plutôt qui
et puis comment
et à travers quoi, traverse.)
 
de plus il y a une conscience
du mal
(mais pas encore
de l'acceptation)
 
car les actes brûlent
comme carcasses
des intentions passées et puis elles tombent
au fond
comme une ferraille
                                                  
il s'est accompli aujourd'hui
ce qu'un  long passé
comme un oeil distrait
a préparé dans l'arrogance
non seulement l'aveuglement
personnel
qui a nommé
son propre destin
la banale fermeture
du coeur
mais l'inscription aussi
au coeur de la cellule
en  l'espèce et le groupe
ont au même temps bâti et détruit
dans la peur
dans l'hallucination
Cette année a quelque chose de céleste
tout en étant ni envolé ni lumière

 

traduzione di Francesco Forlani

 

 

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In vino poetas, par Francesco Forlani http://www.manuscrit.com/italie.asp

 

 

extrait de Fabrica de Blaise Cepollaro

Da frammenti di un’e-mail, traduzione di Francesco Forlani.



 

"(…) Il y a eu un tournant pour l'Italie, on avait l'impression que l'explosion de la Lega Lombarda, la fin de Craxi dessinait la fin du minimum d'autonomie de la politique de l'économie. Le nettoyage ethnique en Europe, le désert culturel après les quelques tentatives poétiques contre la littérature esthétisante. La vérification de l'illusion du post-moderne et la précipitation dans la modernité plus idéologique et sauvage.


Et puis les lecteurs absents dans un petit marché piloté : les rêves des petites maisons d'édition, le rêve jamais évanoui de pouvoir diffuser de la bonne poésie, après les saisons des festivals : à partir de 94 même les dernières poches de résistance semblent renoncer en choisissant pour quelques cas le marché de la narration à effet.

 

On travaille sous un gouvernement fasciste, on descend dans les rues, mais le mal est ailleurs, une sorte de nuit de la raison : l'attente d'une nuit des feux, où c'est aux autres de mourir. Tout cela s'est passé avant que je décide de sortir de l'histoire ou que l'histoire décide de sortir du monde pour laisser les choses se passer, sans une trame, par choc mécanique et rien d'autre.


(…) Plus tard cette poésie fera l'objet d'un travail musical électronique conçu par Giovanni Cospito avec l'intervention d'un mezzo-soprano et de ma voix récitante. Je me souviens de cette soirée au théâtre de Parme, 
http://www.passiopea.net/rossipoesia/rossi97.html.
 
Le gel de la musique et des mots, le gel du dedans pour une conscience amère (la consommation publique, le ticket de caisse). Pourquoi alors avoir fait tant de bordel en public pour dire qu'il y avait le désert ? Je ne crois pas que, dans l'histoire, on puisse voir quelque chose de mieux. Je suis sorti avec mon ticket, tous mes espoirs consommés. À ce propos l'amertume des citations de Dante et Leopardi : c'était vraiment une manière de voir le monde apparaître grotesque dans l'horreur télématique. Pourtant tout cela est vu par mon esprit  de cette époque-là même si je fais appel aux faits et aux dates.
www.raisatzoom.com/ricerca/video.phtml?nv=97&l=C


Au fond, la reconnaissance anthropologique n'était pas différente des livres précédents cependant il n'y avait plus de confiance dans la littérature, dans ses jeux formels, dans la prégnance de l'invention formelle qui entre en tension avec le monde, qui entre en contact et en contradiction, qui laisse espérer un espace d'altérité compromise.


L'invention formelle était collée à la nécessité d'adhérer au bilan des 35 ans. Au milieu du chemin, c'était déjà comme regarder la littérature de l'extérieur. Cet extérieur que j'avais expérimenté avec mes deux livres précédents, avec l'idiolecte, il s'agissait de sortir du conformisme haut et de l'hypocrisie basse (…)
C'est dans ce contexte que j'avais déjà perdu la compagnie littéraire de Mariano Baino en 92, et puis dans ces mêmes années de composition se fait insurmontable le conflit avec Lello Voce : ça a été terrible, comme terrible la fin de Baldus . Je me suis retrouvé isolé à l'intérieur de la revue qui était pour nous notre création ; quel sens donner à Baldus sinon celui d'être une revue de tendance ?


Aujourd'hui je ne crois plus  aux tendances, mais à cette époque-là oui et aujourd'hui encore je pense que Baldus ne pouvait qu'être une revue de tendance. Aujourd'hui je ne lis plus les revues, sinon pour correspondre à la gentillesse des amis qui me les proposent. Et pendant  qui se déchaînait la lutte avec Lello il arriva le suicide d'Amelia Rosselli qui eut sur moi l'effet d'une radicalisation de mes positions…
La ballata del contarci a une histoire similaire que Nel mezzo della fine del millennio : sa composition dure deux ans. La raison est simple : il s'agissait d'un texte qui voulait vivre du souffle des poésies précédentes et il ne pouvait pas. Jusqu'à ce qu'il trouve une autre façon d'espérer…repoussée dans le futur, un futur où l'on se serait compté… Le souffle de la poésie, du chant, au fond d'une condition heureuse du dire, serait un jour arrivé, dans des autres conditions complexes."

 

 

 

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